Hubert a écritnemolivier a écritJe dirais que c’est une mauvaise (très mauvaise) idée de maintenir les bras en l’air. Il faut utiliser un repose-poignet qui place les mains au dessus de clavier.
Maintenir les bras en l’air c’est faire travailler les muscles des épaules dans un rôle qui n’ est pas le leur : tenir une position statique longtemps.
Donc repose poignet et épaules RELACHÉES
Les bras en l'air comme les pianistes qui n'ont pas de repose poignets.
Les pianistes n’ont pas le choix ! La musique est rarement un modèle d’ergonomie… Leur clavier est large, il leur faut pouvoir le parcourir ; ils font des accords dont certains nécessitent de modifier la position de la main (voir de croiser les mains) ; de plus les nuances nécessitent d’adapter la force du toucher, ce qui n’est pas le cas de la dactylo (on chercherais plutôt à mettre le moins de force possible).
Comme je l’ai déjà dit, la comparaison avec le piano vient naturellement mais il me semble qu’elle est fausse sur bien des aspects.
Hubert a écritJe regarde comment travaillent les secrétaires sur les photos des années 60
Elles n'ont pas de repose poignets.
Et elles tapent azerty, sur un clavier décalé avec une importante pente sur la machine et des touches qui demandent une grande force d’activation… pas certain que ce soit la bonne référence. En tout cas ça ne correspond pas à nos claviers actuels (j’espère).
Je t’invites à aller (re)lire la section « histoire de la page « ergonomie » :
http://bepo.fr/wiki/Ergonomie#Un_peu_d.E2.80.99histoire_des_claviers
Hubert a écritJe crois que les reposes poignets ont été inventés pour satisfaire les personnes qui ont appris en autodidacte.
Car leur commercialisations semble coïncider avec l'apparition de Windows.
Désolé, mais ça me semble tout sauf vrai. Les autodidactes on justement tendance à beaucoup bouger les mains, et ne pas poser les poignets. De plus bien souvent les reposes poignets des claviers sont en pente en bas et vers la personne et en dessous du niveau des touches : ils sont inutilisables. Et quand bien même la raison que tu évoques serait vraie, cette erreur historique n’empêche rien au fait que biomécaniquement parlant, le repose poignet a bien des avantages.
Je reconnais que la section « poignets » la page « ergonomie » ne donne pas de justification, mais il fallait ne pas faire trop long :
http://bepo.fr/wiki/Ergonomie#Les_mains.2C_poignets.2C_coudes_et_.C3.A9paules
J’explique vite fait, dis-moi si ça n’est pas clair.
Nombre de muscles des épaules (qui sont aussi du cou, puisqu’ils remontent sur celui-ci jusqu’à la base du crâne), comme presque tous les muscles de la périphérie sont des muscles dynamiques : ils servent au mouvement (par opposition aux muscles statiques, ceux de la colonne). Leur physiologie est adapté à faire un geste dynamique, balistique, en réduction ou allongement de la taille du muscle. Pas à tenir une position longtemps en course isométrique. Si on les utilise dans un tel but ils ont tendance à développer des contractures (celle des trapèze est facilement visible) et aussi à « tirer » sur leurs points d’attache (le cou en particulier dans ce cas, mais aussi, par l’omoplate sur des muscles plus profond, intimes avec les côtes et la colonne). Trop long a expliquer mais tout ceci participe de position « vicieuses » au poste de travail et de souffrances. Je ne détailles pas, mais je peux si tu veux 🙂 (et si j’ai le courage !)
Au contraire, poignets posés, les épaules ne portent plus le bras (environ 1/8 du poids du corps tout de même, compliqué par les bras de leviers lorsque les bras s’éloignent du corps), les muscles des épaules sont quasi-relâchés (ils ne font que faire de micro-ajustements) et ne servent plus que temporairement pour attraper la souris, aller chercher une touche plus loin, etc.
Dans toutes les activités manuelles on recherche autant que possible des points fixes, pour éviter que les muscles ne doivent beaucoup travailler pour ajuster et tenir une position dans l’espace. Tenir la main en position fixe dans l’air au dessus du clavier c’est beaucoup de travail pour tous les muscles du tronc et des bras. Imagine un guitariste qui se refuserait à tenir le manche. Si tu dois percer un mur au percuteur, tu préfèreras te caler l’épaule contre quelque chose un autre mur, une étagère), caler ton coude dans ton ventre ou contre tes côtes : tu crées des points fixes ! Sitôt les mains posés, les épaules, les coudes, travaillent beaucoup moins, leur rôle n’est plus que régulateur, pas de porter ni de tenir une position (j’insiste). Le travail musculaire se concentre sur les doigts pour la frappe, la colonne vertébrale et la tête, non « contraintes » par les contractions musculaires visant à positionner le bras sont libres de bouger, de « bien » se positionner.
Naturellement on peut dire que le corps s’adapte, qu’on peut se muscler les épaules, mais l’adaptation est compliquée, couteuse et peut entraîner des modifications structurelles néfastes par ailleurs. Bien souvent le corps adoptera des positions vicieuses (épaules relevées, projetée en avant pour se stabiliser sur la clavicule (seul point fixe de l’épaule)) qui vont modifier et conditionner toute la statique du corps. Cela explique la position très rigides de nos secrétaires d’antan : la nécessité d’adopter une posture hyper-corrigée et fixe pour ne pas tomber dans des compensations. Sauf que cette posture aussi est très contraignante car unique et contraignant les articulation tout le temps de la même façon, le discours actuel est plutôt de chercher des possibilités de variations de postures pour varier les contraintes.
Voilà, j’espère avoir été clair… (et pas trop long).
[EDIT] j’ajoute un exemple : lorsqu’on écrit au stylo on pose le tranchant de la main (du poignet) sur la page (on devrait) : ça stabilise la main et évite de se fatiguer le bras et les épaules à tenir la main en l’air. Et pourtant le bras _doit_ bouger.