Matchiov http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/02/17/pas-besoin-d-etre-un-pro-du-clavier-pour-taper-a-toute-allure_4867126_4408996.html article qui s'appuie sur l'étude : http://userinterfaces.aalto.fi/how-we-type/
Fork Bomb Geob a écritUne « trentaine de personnes » et ils se permettent des généralités ? -_- Nan mais c’est « Le Monde », personne ne va penser remettre en cause leurs écrits.
LeBret J’ai posté plusieurs remarques concernant cette étude sur la ML: Concernant l’étude, je vais me faire l’avocat du diable car je pense que le principale intérêt de bépo est le confort plus que la vitesse. D’abord l’échantillon est beaucoup trop réduit (30 participants) pour faire des stats. En temps qu’étude qualitative cela a tout son sens, mais il ne faut pas la généraliser naïvement. Ensuite il y a plusieurs biais méthodologiques : — on remarque que certaines personnes ont tapé le ö et le ä et pas d’autres, ce qui veut dire que tout le monde n’a pas eu le même texte. Cela pourrait être négligeable, mais j’y reviendrais. — une partie des exercices est une suite de mots aléatoires qui ne forment pas une phrase. Comme un·e dactylo rapide a un décalage entre ce qui est lu et ce qui est tapé, un effort de mémorisation doit être fait. Cet effort est d’autant plus important que la suite de mot n’a pas de sens. Cela se traduit par une augmentation de la charge mentale qui peut être préjudiciable à la vitesse de frappe. — l’exercice de frappe ne dure qu’une minute ! Ce n’est pas vraiment réaliste. On a pas eu le temps de se « chauffer » et la fatigue ne se fait pas encore sentir. Et on comprend mieux que l’étude mets en avant les chatteurs et les joueurs. Ensuite cela rend la vitesse de frappe d’autant plus dépendantes des caractères et des digrammes du texte, et comme ces textes sont très court… Vu les technos utilisés (eye-tracking, motion capture) on peut comprendre qu’ils n’aient pas voulu analyser une heure de frappe. Toutefois ces 3 biais auraient facilement pu être éliminés réduits : — choisir (aléatoirement) un texte suffisamment long. Même texte significatif pour tout le monde. — déclencher l’enregistrement au bout de 10 minutes, et sur les mêmes 2 ou 3 phrases. Enfin une phrase de la conclusion m’intrigue « Many of the fastest typists we observed had no formal training in typing.» Est-ce que cela inclut les « touch-typists » ? Est-ce qu’une personne qui n’a jamais suivi de formation dactylographique formelle peut être comptabilisé en tant que « touch-typist » ? Si oui cela revient à dire qu’ils ont appris par eux-même et dans ce cas sur quel(s) critère(s) l’équipe classe les participants entre « touch-typist » et « self-taught » ? Le test a été réalisé en partie en finnois et en partie en anglais. Je n’ai pas encore trouvé dans quelle proportion. Toutefois en finnois les lettres Q W F G Z X C et B sont très rares (souvent que dans les mots empruntés à une langue étrangère et encore : Bank -> Pank; Taxi -> Taksi…) ce qui fait du qwerty une disposition particulièrement mal adapté au finnois. 8 touches de la partie gauche du clavier (sur 15 !) sont donc inutiles. Vu que l’exercice ne dure qu’une minute la probabilité de rencontrer ces lettres est quasi-nulle. Autre bizarrerie au début du rapport il y a 13 « touch-typistes » sur un total de 30, puis quand on rentre dans le détail par main, il y en a 15 pour la main gauche (sachant qu’ils tapent R T et Y avec l’index il n’utilisent pas une méthode traditionnelle) et 7 pour la main droite, plus 5 personnes catégorisées « “lapsed” touch typist » qui commettent des erreurs par rapport à la méthode (en particulier U et K peuvent être frappé par 2 doigts différents). Et un dernier manque à l’appel pour atteindre le total de 13. Comme on le constate, la main droite est la plus sollicitée et pourtant elle ne semble pas être la mieux maitrisée. On peut donc se poser des questions sur la pertinence de cette catégorie « touch typist ». L’article du Monde précise « Et la formation n’aurait pas non plus d’impact sur la qualité de ce qui est tapé, puisque le taux d’erreur reste proche pour les deux groupes.» Mais quand on lit le protocole de l’expérience, on découvre que : 1) les expérimentateurs ont précisé aux « cobayes » que la précision ne les intéressait pas, seulement la vitesse. Ce biais invalide complètement toute analyse sur le taux d’erreur. 2) les « cobayes » ne pouvaient corriger leurs erreurs que par Backspace (à priori pas par Ctrl+backspace donc fort ralentissement en cas de correction d’erreur) et uniquement sur les 3 derniers caractères tapés. Cette consigne va à l’encontre des pratiques dactylo : en cas d’erreur sur le mot en cours, on efface tout le mot et on le retape entièrement. Autre conséquence, à 60mpm il faut détecter son erreur (et arrêter sa frappe alors qu’on est dans un mode « semi-automatique ») dans les 0,6 secondes. Pour rappel en conduite automobile, on considère qu’entre le moment où perçoit la nécessité de s’arrêter et le moment où les muscles de la jambe agissent il s’écoule 1 seconde. Dernier point, la plupart des participants ont en moyenne un quinzaine d’année d’expérience. On peut s’interroger sur la vitesse de progression des dactylographes et des autres. Si les premiers ont atteint cette vitesse en quelque mois et les seconds en plusieurs années, est-ce que ce gain ne mérite pas l’apprentissage ?