Ce message est intentionnellement très long. Je me suis posé la question de ne poster qu'une synthèse de tout cela, et c'est le cas sur certains aspects (oui, il y avait au moins le double, voire le triple de rédigé dans mon mémo de réflexions), mais j'ai décidé de conserver l'aspect général du fil de ma réflexion, cela principalement dans l'espoir que ça puisse apporter de l'eau au moulin de prochains bidouillo-explorateurs qui se poseront ces mêmes questions. J'imagine que ça permettra aussi de critiquer plus efficacement mon argumentaire et les conclusions auxquelles j'arrive péniblement à parvenir.
Donc, enfin de retour sur ton message Elivagar.
Intéressant ta formulation de « doux dingue » qui perd le qualificatif « doux ». C'est un peu la voie sur laquelle je navigue au quotidien ! C'est en partie pour cela que je souhaite apprendre la disposition du Bépo sur mon clavier de tous les jours avant de passer sur un clavier ergonomique. Je vais éviter de trop sur-afficher ma « dingo-titude », et je vais commencer par maîtriser la disposition Bépo dans mon coin, avant de susciter la curiosité à ce niveau là. Puis une fois que j'arriverai à taper à 60 mots par minutes, je m’offrirai un clavier ergonomique. L'adaptation sera bien plus rapide, et du coup, je serai rapidement efficace. L’acquisition pourra être considérée comme justifiée. Et surtout je serais pas entrain de taper 4 lettres en alternance pendant des mois, me faisant passer pour une personne prête à interner. 😉
Pour le discours, je n'y avais pas pensé explicitement, mais cela sera ce que j’emploie déjà ici : j'utilise le Bépo, variante kiwi. En gros, si quelqu'un me demande, je parle du Bépo. De toute façon, la personne ne l'essaiera probablement pas (donc pas besoin d'en dire plus), et même si elle veut essayer, ne connaissant pas la disposition, il n'est que très peu probable qu'elle remarque, par exemple, la différence de placement entre le E et le I, en 15 secondes de saisies d'essai. Celle-ci verra simplement que « ça ne tape par pareil que son clavier azerty », et soit se dira « quel doux dingue » et il n'y aura pas besoin d'aller plus loin, soit sera curieuse, et là encore, pas besoin de parler de ma variante dès le début, mais de parler du Bépo en général. Seulement si l'intérêt est très marqué, ou que la personne ai déjà eu vent du Bépo, et/ou qu'elle réalise que ça « tape pas comme il se devrait », là je préciserai que j'utilise une variante du Bépo adaptée à mon besoin. Mais la personne sera alors suffisamment curieuse, attentive, ou éclairée sur le sujet pour entendre l'information sans me considérer plus barge que barge. 😉
Je verrai dans la pratique, mais du coup, je ne me sens pas forcément gêné de devoir parler du Bépo standard et normalisé tout en utilisant une variante du Bépo. Dans tous les cas, je comprend parfaitement ta démarche, mais je trouve un peu dommage que tu te limites par rapport à cette question de discours à tenir vis-à-vis des autres.
Ah et merci de parler aussi passionnément des claviers ergonomiques. J'ai vraiment accroché sur le sujet cette fois. Jusqu'à maintenant (ces dix dernières années), j'étais surtout concerné par la disposition des caractères plus que la disposition des doigts. C'était encore du domaine de la lubie des « doux dingues ». J'adore l'expression on dirait ! Ça me parait maintenant une hérésie que l'on conserve de veilles spécificités de claviers non ergonomiques alors qu'on est prêt à tout révolutionner à chaque génération d'ordinateur. On ose changer un port USB vers l'USB-C, mais on conserve génération après génération ces claviers décalés aux dispositions catastrophiques, car c'est comme ça depuis le début des machines à écrire. Il me tarde déjà d'avoir mon clavier ergonomique. Pour le moment, je penche aussi sur l'ErgoDox. Peut-être une version custom « ErgoDox mini ». Je crois que le point principal est la possibilité de splitter le clavier et d'aller vers l'ergonomie réelle des bras et des épaules, et des mains aussi, avec des touches placées en colonnes (orthogonal), mais pas en lignes car certains doigts sont plus longs que d'autres. Maintenant que je suis imprégné de tout cela, cela devient tellement évident à chaque fois que boue d'impatience d’acquérir un clavier ergonomique.
Je ne pense pas vouloir « m'obstiner » à garder un clavier classique, mais je pense que le présent et le futur vont m'y contraindre. Je travaille souvent sur mon fixe, mais de temps en temps sur portable ; que ça soit dans le train, en déplacement, chez un client, etc. Il ne me parait que peu probable de me passer d'un portable à court, moyen ou long terme. Et il me parait que peu probable que des portables proposent des claviers ergonomiques. Du coup, que faire ? Il me parait clair que mon futur clavier pour mon fixe soit un clavier ergonomique. Mais prendre un ErgoDox dans le train ou chez le client, ça casse quand même « l'atout portable ». Surtout que j'ai un Macbook Air. Je suis plutôt dans le style « gros fixe » mais « ultra portable ». En parlant de « doux dingue » plus très doux aux yeux de certains, voici
mon écran de travail. Ça à déjà de quoi attirer l'attention. Bref, je me vois carrément pas me trimbaler avec un ErgoDox ou un TypeMatrix, ou autre, en plus de mon portable. Et je ne me vois pas me passer de mon portable (qu'il soit Mac ou PC d'ailleurs, peu importe). Enfin, je me vois mal établir deux dispositions, une pour clavier ergonomique et une pour clavier standard. Le coût mental de gérer deux dispositions semblable est non négligeable. Je le vis déjà avec les différences entre claviers PC et Mac, et je ne veux pas me relancer là dedans.
Premier round
Pour ce qui est des dispositions alternatives sur les claviers standard, je pensais déjà utiliser la disposition en A, car en effet, ça sera pas du luxe de soulager un peu la torture de la main gauche. Je n'avais pas vraiment considéré les autres que tu proposes. Et en effet, mieux vaut que je me fixe tout de suite sur une disposition, avant que j'ai encore d'autres choses à ré-apprendre.
J'ai regardé la variante Japonaise, est c'est très intéressant, sur le papier. J'ai « simulé » l'usage, et cela me parait très déstabilisant. Est-ce que certains de vous l'utilisent ? Ou l'on au moins évalué pendants quelques semaines au moins ? Le truc, c'est que l'attribution des doigts devient spécifique et, à mon sens, incompatible avec les autres variantes de frappe. L'index n'a plus de touche en dessous de lui, tout comme l'auriculaire.
Cela me semble problématique si on désire l'employer en tandem avec un clavier ergonomique. Le « dénominateur commun » des touches accessibles commence à fondre comme neige au soleil. En gros, vu que je souhaite passer en ergonomique sur le fixe (pour 80% de mon travail) et en standard forcé sur le portable, une disposition commune à ces deux positionnement (clavier ergonomique et clavier standard variante japonaise) serait probablement impossible à confectionner. Dès lors, mon ressenti sur cette variante est « à n'utiliser que si je désire me limiter à l'usage exclusif de claviers standards ». Mais vu que ce n'est pas le cas, et que je souhaite avant tout favoriser ma disposition pour un clavier ergonomique, pour le fixe, tout en gardant un mode dégradé mais acceptable sur portable (et clavier standard), c'est la raison pour laquelle je laisse de côté cette variante.
Outre la variante en « A », voire en « V inversé », celle qui me font de l’œil sont celle décalant les repères d'une touche vers la droite, afin d'équilibrer les mains droites et gauches, et surtout, celle avec la rangée de repos en haut.
Là encore, j'ai fait quelques essais, et je ne suis plus vraiment convaincu de cette variante rangée de repos en haut. Outre la perte des repères sur les touches sous les index, le problème est la place de la touche espace.
J'ai testé sur clavier standard d'un fixe, et sur clavier du portable, et cela me parait difficile d'utiliser les pouces sur les touches de la rangée du bas sans appuyer sur la touche espace. Je me suis dit que je pouvais toujours enlever cette touche espace, ou, sur le Macbook Air (ou ordinateur portable au sens large), la bloquer en faisant passer des papiers pliés dessous. Toutefois, la saisie des pouces sur les touches [V] ou [,] me parait très difficile à atteindre dans la pratique. Cela ne me paraît pas adapté et j'ai peur que cela soit pénible pour les pouces de trouver ces petites touches sans louper la frappe. Si c'est pour les caractères espace et E, les plus fréquents, et que la précision n'est pas top, cela casse l'intérêt de la variante. De plus, on me fourni de temps en temps des ordinateurs portables pour des missions précises. Autant changer ma disposition par voie logicielle est un truc, autant commencer à démonter la barre espace ou la bloquer avec des petits bouts de papiers me paraît inenvisageable sur un portable qui n'est pas le mien.
J'ai également essayé la variante ne consistant qu'à déplacer les doigts vers la droite, sans monter d'une rangée. Outre toujours la perte des repères sous les index (et je ne peux déplacer de lettres sur le clavier du Mac, et donc les repère qui vont avec), je me retrouve avec la majuscule à droite presque trop proche, surtout par rapport à la majuscule à gauche qui devient difficile d'accès. Je n'ai pas encore exclu cette variante, mais tout cela me fait me dire qu'il ne vaut certainement pas se donner la peine de faire des circonvolutions pas possible sur ces claviers standard. Il vaudrait probablement mieux que je m'en contente et que je les utilises « au moins pire » pendant les 10 à 20% d'utilisation dont je ne pourrai pas me passer.
Aux quelques derniers détails du choix de variante sur clavier standard, je pense donc rester sur quelque chose de relativement « standard ».
Deuxième round
Ma problématique se pose donc sur l'établissent d'une disposition compatible clavier standard et clavier ergonomique, sans (trop) niveler par le bas les usages. Mais rédiger tout cela me permet de constater que mes contraintes sont vastes et diverses. Je réalise que c'est peut être trop demander.
Aussi, lors de la rédaction de la partie « de l'usage des pouces », je commençais à avoir une vision sur le placement des pouces que je trouvais claire. Celle-ci s'est maintenant obscurcie par la découverte du ratio des fréquences d’occurrence des espaces après voyelles ou consonnes, et ce doute, et les réflexions qui ont suivies, ont notamment été alimentées par ton message Elivagar, pour enfin arriver à me questionner sur « qu'est ce que je veux vraiment ? et à quel coût ? ». Quel coût en temps plus qu'argent, d'ailleurs. J'arrive pas à croire le temps et l’énergie passée à réfléchir au placement et à l'usage de la touche espace sur un clavier ! C'est maintenant la partie la plus floue de ma réflexion, celle sur laquelle je n'arrive pas à me figer. Mais d'un côté, tant mieux. Mieux valait en passer le plus tôt par là pour ensuite connaître mes vrais objectifs quant à la confection de ma disposition.
Du coup, pour consolider la réflexion, comme hypothèses de départ :
- cela fait 10 ans que je suis désireux de changer de disposition, il faut donc agir, sinon, dans 10 ans j'en serai au même point,
- je saisi actuellement l'espace avec le pouce droit, à 99%,
- je suis gaucher, et suppose une plus grande habilitée de cette main
- j'étais parti pour conserver la saisie sur le pouce droit,
- je comptais utiliser le pouce gauche pour activer un mode « programmation », accessible sous la main droite,
- l'analyse des fréquence d'usage des deux mains du Bépo suggère de placer l'espace sur le pouce gauche,
- l'analyse des fréquences de l'espace après voyelles et consonnes suggère de placer l'espace sous le pouce gauche,
- je ne souhaite utiliser qu'une seule et unique disposition à la fois, clavier ergonomique et clavier standard inclus,
- je considère l'achat d'un clavier ergonomique d'ici un an environ, afin de l'utiliser 80 à 90% de mon temps de travail
- je désire conserver l'usage d'ordinateurs portables, la disposition doit donc être compatible avec des claviers standards,
- je suis perfectionniste et désire tirer parti des capacités d'un clavier ergonomique, mais sans plomber l'utilisabilité sur des claviers standards,
- je suis curieux et aimerai tout creuser en détail,
- je ne peux me permettre d'y consacrer beaucoup de temps, il me faut converger si je veux aboutir à autre chose que des réflexions.
J'essaie dans la suite de ce message de démêler les conflits au sein de ces affirmations précédentes. Là encore, je suis plus que favorable à vos retours pour m'aider à m'extirper de tout cela.
Troisième round
Le premier constat est que jusqu'à maintenant j'ai toujours échoué à changer de disposition par manque de temps et par la « surcharge » que je m'infligeais. C'est un de mes très de caractères sur lequel je me suis beaucoup amélioré ces dernières années. À moi de changer la donne cette, fois. Certes, j'aimerai créer quelque chose de très réfléchi, analysé, pondéré, mais cela ne sera pas possible. Je dois donc veiller à ne pas vouloir tout considérer d'un coup.
Le deuxième constat est que même si j'utilise une disposition sous-optimale, elle sera déjà à des années lumières de la disposition Azerty. Il faut donc que je me concentre à améliorer 80% des problèmes avec seulement 20% du temps nécessaire à la confection d'une disposition. Et vu le travail déjà réalisé par la communauté Bépo, cela serait plutôt de résoudre 90% des problèmes avec seulement 5% du temps nécessaire à la confection de ma variante.
Le troisième constat est que je cohabiterai entre claviers ergonomiques et claviers standards pendant un bon bout de temps, que je souhaite n'avoir qu'une disposition commune à tous les claviers, que je ne souhaite pas bidouiller les claviers standard qui me seront imposés (via le boulot ou via l'achat d'un portable pro ou personnel). À l'exception d'une légère adaptation de la frappe (variante A ou similaire), je me limite donc à l'usage « tel quel » sur les claviers standard. Je m’interdis donc, a priori, la possibilité d'utiliser les deux pouces dans la configuration standard, mais j'espère bien tirer parti du second pouce sur mon fixe sur lequel je passe 80 à 90% de mon temps.
Le quatrième constat est que je souhaite basculer sur la nouvelle disposition qu'une fois l'apprentissage suffisamment avancée. Cela sous-entend lorsque ma bascule ne sera que peu ou pas pénalisante pour mon travail quotidien. D'ici là, je compte dérouler un apprentissage régulier et progressif me permettant d'internaliser au niveau des réflexes musculaires la frappe au clavier sur ma disposition. C'est d'ailleurs l'intention première de cette tentative documentée d'apprentissage du Bépo. Il convient donc d'établir une carte des caractères qui ne sera pas amenée à changer trop souvent, sinon je reprend l'apprentissage et diffère d'autant l'obtention de cette internalisation subconsciente de la frappe. Ce point est en conflit avec les premier et deuxième constats qui me suggèrent de me limiter le plus possible dans mes réflexions. Il me faut donc établir une sorte de « jalon » que je considère suffisamment « bien » pour vouloir y consacrer un apprentissage sur le long-terme, mais suffisamment « simple » pour ne pas rentrer dans d'interminables réflexions.
J'ai ainsi envisagé trois jalons :
- Le premier jalon, ce que j'appellerai la variante « kiwi-v1 », consiste à établir rapidement une disposition efficace ayant pour mission de convenir à tous les claviers, PC-105 Standard, sur fixes et portables, et claviers ergonomiques. La frappe se limite à 9 doigts, elle s'inspire fortement des acquis du Bépo et se permet d'abandonner certaines investigations quand le « jeu n'en vaut pas la chandelle ». Mieux vaut quelque chose d'approximatif mais d'utile et d'utilisé que quelque chose de parfait, seulement en pensées ! C'est celle-ci sur laquelle je dois me concentrer, et réussir à oublier les deux autres pendant les quelques années à venir.
- Le deuxième jalon, ce que j'appellerai la variante « kiwi-v2 », se fonde sur le travail de la disposition « kiwi-v1 » et introduit les premiers changements incompatibles avec celle-ci. Grosso modo, ces changements auront pour vocation l'amélioration de l'usage des claviers via l'emploi d'une saisie à 10 doigts. Autant la variante « v1 » s'oblige à trouver un compromis entre tous les format de clavier, autant la « v2 » se spécialisera et abandonnera probablement le support des claviers standard.
- Le troisième jalon enfin, ce que j'appellerai la variante « grenade-v1 », s'appuie sur tout le travail précédent, mais consistera en la reprise d'une disposition de fond en combles, questionnera chaque point, et visera l'établissement plus fouillé d'une nouvelle disposition. C'est ma « soupape » carte blanche, sinon, je lâche pas le morceau.
Il est très peu probable que je me consacre un jour aux deux derniers jalons. Tant pour leur conception que pour leur utilisation. Toutefois, le fait de les définir me permet de me recentrer sur l'objectif que je souhaite atteindre sur le premier jalon, d'en baisser les exigences, sachant qu'une fois arrivé là et équipé d'un clavier ergonomique, rien ne m’empêchera de continuer l'aventure si je le souhaite. Cette porte ouverte m'est très utile.
Piuf, bien content d'avoir mis tout ça par écrit !
Quatrième round
Il est maintenant temps de réfléchir à tout cela à nouveau.
Sachant tout cela, où est-ce que je place la touche espace : pouce gauche, pouce droit, autre chose ? Pour la variante « kiwi » et non « grenade », il y a au moins un truc de sur, c'est que c'est sur la bare espace des claviers standard, et donc, sur un des pouces. Mais lequel ?
Sur les claviers standard, si je décale ma position d'un cran vers la droite, je peux éventuellement utiliser plus facilement le pouce droit pour atteindre l'AltGr. Le AltGr à droite deviendrait la position de repos, ou presque. C'est une option intéressante qui me permettrait d'utiliser les dix doigts quelque soit le clavier employé. Mais comme déjà invoqué, cela me semble trop important comme changement initial.
Si c'est le pouce droit qui est utilisé pour l'espace, et que je réserve l'usage du pouce gauche à la touche de composition des symboles informatiques, je peux imaginer, en jalon « kiwi-v2 » réaffecter le pouce gauche à la lettre E. Je peux alors glisser le O à la place du E, et ainsi de suite.
Mais j'ai également réalisé que je peux faire ça plus simplement. Je peux réaffecter le pouce à la touche O, sans changer la touche E. Dès lors, je frappe à dix doigts, et les dix doigts sont utilisés pour les caractères les plus fréquents, cela par la seule réaffectation du O. Le E ne serait pas sur le doigt le plus fort comme pour le Maltron, mais l'apprentissage pour la bascule vers la v2 serait bien moins lourde. Il serait donc pertinent de rester à droite pour la disposition « kiwi-v1 » dans la perspective de la disposition « kiwi-v2 » avec une voyelle importante sous chaque doigt de la main gauche. Mais est-ce que je souhaite m'alourdir la conception de la « v1 » par mes extrapolation sur la « v2 » ? D'ailleurs, suis-je sûr de ce que je souhaite faire pour la « v2 » ?
C'est alors que je réalise que je peux faire de même à droite. Cela ne me libérera pas chaque voyelle importante sur chaque doigt de la main gauche, mais cela pourrait me libérer une consonne importante comme le L ou le D.
La modification pourrait ainsi consister à affecter le L ou le D au pouce droit, et la frappe à dix doigts s'en trouverait presque optimale. D'ailleurs, quand on voit les fréquences d'utilisation du O et du L, celles-ci sont comparables sur les corpus français. Cette approche n'est donc pas forcément plus mauvaise que celle d'affecter les voyelles à chaque doigts de la main gauche. Et cela me laisse surtout la possibilité de concilier la chèvre et le chou (idée d'utiliser les dix doigts efficacement tout en conservant une compatibilité d'usage sur les claviers standards). Ai-je résolu ma quadrature du cercle ?
Il faudrait, pour ce faire, ré-affecter la touche caps-locks en majuscules gauche, car sinon, la touche majuscule conventionnelle est vraiment trop difficile à atteindre. Je perds également une touche sous l'auriculaire droit, actuellement le caractère F en Bépo standard, et l'auriculaire gauche se retrouve bien chargé en rangée basse. Bref, il y a du travail à mener pour rendre cela viable, mais cela semble faisable.
J'ai testé succinctement sur mes claviers PC standard d'ordinateur fixe, est c'est jouable, bien que l'AltGr est un peu difficile à avoir comme doigt au repos. Par contre, pour le Macbook Air, cela tombe presque sous les doigts, mais ça me fait bizarre d'avoir les mains décalées par rapport à l'écran. Puis j'ai vraiment du mal à me faire à l'idée de « contourner » l'usage classique d'un clavier. Cela ne sonne plus « doux dingue » ou « dingue » mais « gravement dingue ».
Toutefois, c'est l'une des options, sinon la seule, qui me permettrai d'envisager la frappe à 10 doigts (et non à 9) sur clavier ergonomiques et claviers standards réunis. Et il serait possible d'établir cela dès la « v1 ».
Mais est-ce que c'est ce que je désire ? D'un côté, cela réglerai ma problématique de vouloir optimiser la frappe à 10 doigts, de l'autre, ça m'éloigne vraiment du Bépo et des claviers standards. Ce point là me pose problème car je ne veux pas m'éloigner trop loin ni trop vite du Bépo standard, ni d'une approche naturellement compatible « claviers standards ».
Si je résume, à nouveau :
- Si je choisi l'espace pouce gauche, et tant que je n'ai pas figé ma décision sur le décalage vers la droite de l'emploi du clavier, et avant l'affectation des consonnes importantes (L,D, ou H pour l'anglais), je peux garder ouverte la question « frappe à neuf ou dix doigts ».
- Si je choisi l'espace pouce droite, j'ai le choix de la facilité pour mon habitude existante, mais je me ferme définitivement l'option d'une frappe à dix doigts sur un clavier standard, et donc, très probablement, l'opportunité d'utiliser à terme une frappe à dix doigts, car je ne passerai probablement jamais à la « v2 » autre que sur le « papier » s'il me devient impossible d'utiliser un clavier standard.
Je ne pensais pas que ma réflexion me mènerait là. Je suis content (mais épuisé) d'avoir pris le temps de poser tous ces arguments. Par contre, je suis toujours confronté à la question de « quel pouce affecter à l'espace ».
Cela ne cesse d'aller de la droite vers la gauche pour revenir à la droite et ainsi de suite. Dingue !
Mais dans le doute, il serait donc pertinent de basculer la frappe de l'espace sous le pouce gauche.
Changer une habitude de 15 ans pour un doute ...
Cinquième round
À la fin de ce long message, je penche maintenant pour l'espace sous le pouce gauche, alors que je pensais que mon raisonnement appuierai le contraire. Comme quoi !
En fait, relectures et recul me permettent de rajouter une troisième option aux deux précédentes :
- Si je choisi l'espace pouce gauche, et que je limite le spectre de ma « v1 » à une frappe à 9 doigts, contre un ré-apprentissage de la saisie de l'espace, j'allie simplicité du périmètre de la « v1 », optimisation des charges main gauche / main droite, optimisation des enchaînements consonnes-espace versus voyelles-espace, compatibilité « tous claviers » (à savoir, standards, standards décalés à droite, ergonomiques), et me laisse l'opportunité (plus probable que dans le cas de l'espace sous le pouce droit) d'un passage à une « v2 » utilisant les dix doigts, par réaffectation d'une consonne importante sur le pouce droit avec la contre-partie d'une saisie décalée vers la droite sur les claviers standards.
De fait, si je choisi l'espace sous le pouce gauche, mais que je restreigne volontairement le périmètre de la « v1 » à une frappe à 9 doigts (afin de ne pas partir dans tous les sens), je peux conserver un placement standard sur les claviers standard, apprendre la frappe à 9 doigts, passer sur un clavier ergonomique, et en rester là. Cela sans passer en mode « gravement dingue » dès le début, et garder ma disposition peu éloignée du Bépo et d'un usage « orthodoxe » sur un clavier standard. Puis si je veux aller plus loin, dans un an, deux ans, cinq ans, je peux affecter le pouce droit à une consonne importante, et passer en frappe à dix doigt. Je retrouve là le fameux thème de la « v2 » que je pensais dédiée à l'espace sous le pouce droit. La contre-partie, à ce moment là, sera de devoir décaler ma position de frappe vers la droite pour me permettre l'accès au AltGr droit comme dixième doigt. Mais rien ne m’empêche de l'évaluer sur ma disposition « v1 », le temps que je valide (ou pas) la pertinence et la viabilité d'un tel décalage. La « v1 » et la « v2 » seront toutes deux compatibles « position décalée vers la droite ». Ce faisant, si je poursuivais, cela justifierai pleinement ce titre de « v2 », tant pour la casse de la disposition des lettres que pour l'implication de position spécifique sur les claviers standards. Il faudrait toutefois que je garde à l'esprit, en « v1 », de la place particulièrement mauvaise de la touche affectée à la lettre F en Bépo standard, car celle-ci ne sera pas présente, en « v2 », sur un clavier standard à position décalée d'un cran vers la droite. Je gagne la possibilité d'une frappe à 10 doigts mais perds une touche de la rangée base à droite. Le compromis est clairement acceptable, mais cela peut valoir le coup d'anticiper cela en réfléchissant judicieusement à l'affectation de cette touche. Quoi qu'il en soit, cette approche me paraît beaucoup plus progressive, beaucoup plus réalisable, avec un coût somme toute raisonnable de « casse » lorsque je déciderai, éventuellement de basculer vers ma « v2 ».
Bon, ma conclusion n'est pas celle vers laquelle je comptais aller, mais elle a l'avantage de me paraît cohérente.
Que pensez-vous de tout cela ?